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Séminaire interuniversitaire montréalais sur l’histoire et la philosophie de la science
Objectifs
- Le but de ce séminaire est de servir d’un forum permettant aux chercheurs des universités et collèges montréalais de communiquer les résultats de leurs recherches et d’échanger leurs idées sur l’histoire et la philosophie de la science.
- Ce séminaire peut servir comme une source d’aide, d’inspiration et de motivation aux étudiants universitaires. Les étudiants en Maîtrise et en Thèse sont particulièrement encouragés de présenter les résultats de leurs recherches.
- Dans l’intérêt de sensibiliser le publique sur les implications des importantes découvertes scientifiques dans divers domaines, ce séminaire est ouvert à tous ceux et celles qui désirent y participer.
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Prochaine Séminaire
COPERNIC: INTUITION, RAISON, et DOGMES
Jean-Claude Pecker (Collège de France, Paris)
Résumé
L'acceptation de l'héliocentrisme par les milieux scientifiques et philosophiques ne fut pas le résultat d'une schématique révolution, telle que décrite par Thomas Kuhn comme le passage d'un paradigme dominant dépassé à un nouveau paradigme dominant. Cette vue nous semble par trop simpliste; la conquête de l'héliocentrisme fut en vérité le fruit d'une lente maturation, d'une évolution progressive, depuis l'Antiquité jusqu'à la Renaissance.
Les observations offrent un guide nécessaire vers les intuitions créatrices. Le chercheur part d'une telle intuition pour construire une description quantitative du Monde. Il peut prédire alors ce que devront donner de nouvelles observations pour confirmer la théorie, voire la réfuter.
Ainsi les observations des deux luminaires, Soleil et Lune, et des cinq planètes connues au temps de Copernic, sont poursuivies avec une précision sans cesse accrue. Différents aspects de ces observations ont conduit à différentes constructions. Ainsi Aristote, Héraclide du Pont, et Aristarque, presque simultanément, développent-ils des visions du Monde tout à fait différentes. À partir de ces pionniers, deux lignes de pensée principales ont émergé: celle d'un géocentrisme strict, et celle (plus hésitante) - d'un concept héliocentrique. On peut se poser la question: pourquoi hésitante? Parce que les dogmes (ou les paradigmes: ces deux mots n'ont-ils pas la même étymologie?) nous imposent une vision mentale du Monde. Or ces dogmes sont issus de la religion dominante, mais aussi de la force irrésistible de telle théorie particulière. Le géocentrisme est donc un dogme très fort, résultant à la fois des Saintes Écritures et des observations naïves du ciel par les anciens. Mais un conflit permanent oppose ceux qui (géocentristes ou héliocentristes) veulent d'abord sauver les phénomènes (une attitude scientifique, prônée par Platon, et Aristote), et ceux qui, par un simple souci de confort mental, se vouent, en priorité, à "sauver les Écritures".
D'autres exemples sont passés en revue: la Relativité et la cosmologie moderne. Dans tous les cas, on trouve dans le progrès scientifique une sorte de contrepoint entre les observations, l'intuition, la raison. Du fait de leur poids souvent prépondérant, les dogmes ne peuvent agir que comme des freins aux progrès de la connaissance. Mais le dernier mot doit évidemment rester à la Raison.
Date: lundi, 31 octobre, 2005
Heure: 16:00
Lieu: Université Concordia, campus de Loyola (bâtiment SP), 7141 de Maisonneuve O., 3e étage
Locale: SP 365.01
Contact: (514) 848-2424, 2595
Il y a une navette régulière voyageant entre le campus George Williams (1455 de Maisonneuve O.) et le campus Loyola; voyez
l'horaire de la navette.